Dialogue inter-religieux à la Réunion

2003
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Octobre, novembre décembre sont bel et bien pour l’île de la Réunion les mois les plus religieux. Fin octobre a eu lieu Dipavali, la fête tamoule de la lumière (Dipavali Nal Vâlhtthukkal). Puis, après la fête des morts du 31 octobre, novembre s’ouvre sur la Toussaint fêtée par tous les chrétiens de l’île. Les musulmans (indiens, malgaches, comoriens...) sont entrés fin octobre en ramadan (Ramadan Mabrouk), le mois de jeûne et de prière. Ils en sont sortit fin novembre en faisant l’Aïd al fitr, la fête de la fin du jeûne. Et en ce début de mois de décembre ce sont les chrétiens qui entament l’avent, un petit mois d’attente avant Noël.

les religions à la réunion On cite souvent Malraux qui aurait dit que le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas et on dit parfois qu’il a raison en regardant l’engouement des religions de par le monde jusqu’aux guerres qu’elles paraissent provoquer. La Réunion est loin de ces guerres et semble plutôt être une invitation à la paix. Un groupe de dialogue inter-religieux a fait parler de lui le 6 octobre 2001, quand au lendemain des événements du 11 septembre 15 000 personnes sont descendus dans les rues de Saint-Denis derrière le mot d’ordre de « mondialisons la paix ! ». Les membres de ce groupe de dialogue sont venus témoigner de ce qu’ils vivaient, au cours d’un colloque à Paris le 29 octobre 2003 à l’initiative de l’ARCC. Durant cette très riche soirée j’ai pu compléter les informations pour ma page religion, mais surtout toucher de plus près l’idée de laïcité et d’extrême tolérance qu’on peut découvrir dans une île dont la ferveur religieuse de la population est parfois surprenante.

Les responsables catholiques ont joué un rôle important au cours de l’histoire pour arriver à ce résultat ; à l’image des jésuites du centre Saint Ignace dont les trois axe principaux sont : justice et foi, inculturation et dialogue inter-religieux. Religion d’État et religion des oppresseurs durant la période esclavagiste, elle a pratiqué l’ouverture et le dialogue avec les esclaves puis avec les engagés. La séparation de l’église et de l’état a eu lieu en 1908 (trois ans après la métropole) et il semblerait que les responsables locaux de l’Église catholique étaient demandeurs de cette laïcisation de la société tellement ils côtoyaient et toléraient de fait les différentes religions déjà implantées dans l’île. La plus vielle mosquée de France est d’ailleurs celle de Saint-Denis de la Réunion et date de 1905.

Biensûr, tout ne se passe pas sans heur à la Réunion mais le climat et plutôt détendu. Le fait religieux est omniprésent, il est différent d’une personne à l’autre et ne correspond pas forcément à une ethnie particulière. Il est partout et cette omniprésence fait que chacun doit accepter la religion de l’autre et il en découle une grande tolérance. À la grande surprise des Parisiens qui ont appris que le port du foulard islamique n’est pas interdit dans les établissements scolaires.



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