Ti yab et Gro blan

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Chaque ethnie de la Réunion a un ou plusieurs nom créole parce que c'est plus pratique pour parler des autres de les qualifier. Les blancs ou européens ont plusieurs noms qui répondent à plusieurs réalités sociales différentes. Avec le yab et le Gro blanc, on touche les classes sociales tout en haut et tout en bas.

Yab

Le yab ou Ti blan (petit blanc) est souvent le descendant des premiers colons. Installés souvent de force pour peupler l'île depuis Madagascar. Ils ont dirigé des plantations, souvent de café, pour le compte de la compagnie des Indes et n'en tirait souvent que de quoi vivre. Ceux qui n'arrivaient pas à produire suffisemment à cause des aléas du temps ou d'autres raisons se retiraient dans les hauts pour vivre de cultures vivrières.

Les premiers colons n'étaient pas tous Français, il y aussi beaucoup de Malgaches, souvent des femmes ce qui fait que les ti-blans des hauts n'ont généralement pas pas que du sang européen. Les yabs a longtemps partagé les lieux et conditions de vie des noirs marrons les menaces de mort en moins.

Le terme «yab» est aujourd'hui plutôt péjoratif et est employé avec pédence par ceux qui vivent dans les bas dans de meilleurs conditions. D'autres sobriquets comme Patzhon (Pat'jaune), Ti-rous, Pip la sho (Pipe la chaux) qualifiant les habitants de certains endroits selon la couleur de leur pieds, cheveux ou de leur visage.

Gro blan

Le gros blanc est comme son nom l'indique beaucoup plus oppulant. À partir du XVIIème et XVIIIème sciècle, les colons étaient issus de classes plus hautes dans la sociétés française, bourgeois ou nobles. Ils partaient à la Réunion soit pour faire une carière militaire et défendre la place face aux assaults ennemis soit pour diriger de grandes plantations, souvent de canne à sucre avec la main d'œuvre des esclaves.

La fin du XVIIème siècle et le XVIIIème seront des siècle ou la société sera plus compartimenté ce qui donnera moins de chance aux Gro-blans de métisser leur catégorie. Cela dit, la différence entre un planteur et un autre est moins tranchée que ce qui est décrit ci-dessus et les anciens colons pouvaient très bien épouser de nouveaux ce qui diluait d'autant le sang européen.

Le zoreil

Depuis le XXème siècle, la propriété privée n'étant plus suffisante pour assurer une rente, les différences économiques entre les Gro-blans et le reste de la population tant à s'estomper, nottement avec la prospérité grandissante d'autres groupes comme les zarabs et les chinois avec qui ils partagent une langue: le créole.

Les Gro-blans se démarquent moins du reste de la population qu'avant d'autant qu'ils sont aujourd'hui supplantés par les fonctionnaires détachés et autres immigrants blancs de métropole ou d'ailleurs que sont les zoreils.