Le vétiver
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De nombreuses espèces animales et végétales ont été introduites à la Réunion par les hommes qui s’y sont installés dès le XVIIe siècle. Nombre de plantes ont été introduites pour y être distillées. Le vétiver a été importé depuis le sud de l’Inde. Son essence est très recherchée et elle est utilisée dans la parfumerie de luxe.
Ballots de racines de vétiver. Photo : David Monniaux
L'essence de vétiver est extraite des longues racines de la plante par le procédé classique de distilation utilisé en parfumerie. La paille elle, est un sous-produit qui a longtemps été utilisée dand la construction des cases en paille. C'est un matériau qui est encore utilisé aujourd'hui, apprécié pour ses qualités isolantes et naturellement insectifuge.
Le vétiver est une plante qui a un réseau racinaire exceptionel. Les racines peuvent atteindre 4 mètres de profondeur. Elle résistebien à la sécheresse et à la chaleur et est de plus en plus plantée en agriculture pour consolider les talus et lutter contre l'érosion des sols. Comme la plante est insectifuge, elle est utilisée dans plusieurs pays pour protéger les cultures des insectes, nottamment contre les attaques de termites dans les pépinières en Afrique.
Coupe d'un plant de vétiver sur un talus sableux lassant voir les longues racines.
Photo : Vetiver Madagascar
À la Réunion, sa culture est essenciellement lié à l'industrie du parfum. Sa récolte s’avère difficile parce qu'il faut récolter les racines à plus d'un metre de profondeur. C’est sans doute pour cela qu’elle est de moins en moins produite. C’est au XXᵉ siècle que cette culture a pris son essor dans le sud de l’île notamment grâce à une famille de commerçants chinois de Petite-Île qui a commencé à acheter des chaudières d’anciennes locomotives pour assurer la distillation. De nombreux fermiers de la région en ont fait leur première production et pouvaient distiller leur production avec l’une des marmites à leur disposition. Dans les années 70, la réunion produisait 45 tonnes d’essence de vétiver par an dont la moitié provenait de Petit-île. Jusque dans les années 80, la Réunion était le deuxième exportateur mondial d’huile essentielle de vétiver.
Aujourd’hui, cette essence est passée de mode et seulement quelques centaines de planteurs cultivent encore une centaine d’hectares de cette plante. Une seule usine pratique la distillation de cette plante. On peut aussi compter quelques passionés qui distilent eux-mêmes dans des marmites artisanales et pratiquent la vente directe. Il est encore possible de trouver de l’essence de vétiver de la Réunion dans le commerce mais son rôle dans l’industrie du parfum est aujourd’hui anecdotique. On trouve aussi des petits fagots de racines de vétiver séchées dans les marchés de l’île. Ils finissent souvent dans les armoires à vêtements.