Le pétrel de Barau

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Le pétrel de Barau (Pterodroma baraui) est un oiseau endémique de la Réunion. C’est un oiseau marin de taille moyenne de la famille des Pterodroma. Avec environ 38cm d’envergure, ses ailes sont longues et étroites et ses narines sont tubulaires. Les Réunionnais l’appellent aussi Taille-vent ou tayvan.

Le pétrel désigne plusieurs espèces d’oiseaux marins de la famille des procellariidés. Ce sont des palmipèdes avec de grandes ailes et un bec crochu surmonté de ses narines formant un tube. Ils vivent généralement en haute mer et ne viennent sur terre que pour pondre leur œuf.

Ce n’est qu’après la capture de l’un d’eux en 1963 par l’ornithologue Christian Jouanin, et sa description précise que la singularité de ce pétrel est soulignée. Il prendra le nom de Charles-Armand Barau ingénieur agronome et passionné d’ornithologie. Il faudra encore attendre plus de vingt ans avant de découvrir les lieux de nidification de cet oiseau sur les hauts de l’île.

Le Pétrel de Barau est silencieux quand il vole en mer mais émettent des cris caractéristiques quand il s’approche de leur nid à la tombée de la nuit. Le cri que les réunionnais connaissent bien ressemble à une longue plainte vespérale. Il fait « Ouaou » suivit d’un long « kekekeke ». Ce cri est à l'origine de certain contes créoles.

Un pétrel volant dans le ciel bleu
Photos © Yabalex

Une espèce en danger

Cet oiseau est considéré comme menacé. Il est maintenant protégé par arrêté ministériel depuis 1989 et fait l’objet d’une protection active consistant à secourir les individus en difficulté. En effet, cet oiseau souffre de la pollution lumineuse des villes. Les jeunes pétrels de Barau sont attirés par les gros éclairages et s’échouent au sol et n’arrivent plus à redécoller. Des campagnes d’informations ont pour but d’encourager le recueil et la prise en charge des oiseaux de ces jeunes spécimens trouvés au sol par les passants.

Un pétrel nichant à terre
Photos © Yabalex

Sur son blog faune Réunion, Yabalex explique le détail de des opérations appelées nuit sans lumière. Ces opérations de sauvetage ont permis de remettre la main sur des pétrels noirs de Bourbon, une autre espèce endémique que l’on croyait éteinte. De même taille que le pétrel de Barau, celui-ci a une couleur chocolat. Il ne subsiste qu’une poignée d’individus et personne ne sait ou il niche.

Un timbre pour espèce en danger

Timbre a 0,85€ Le Pétrel de Barau
Timbre de la série nature de 2007 des animaux protégés des DOM. Le Pétrel de Barau est le représentant de la Réunion. Le dessin est inspiré d’une photo de Yabalex.

La poste française sort chaque année un block feuillet de quatre timbres mettant en valeur la nature de France. En 2007, le choix a été fait de présenter la faune des départements d’outre-mer. La Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion ont put présenter chacun un animal menacé vivant sur leur territoire. Le pétrel de Barau représente la réunion, au coté du jaguar de Guyane, de l’iguane des petites Antilles et du racoon de Guadeloupe. La poste a aussi édité un livre timbré SOS animaux d’outre-mer pour les présenter.

La légende du pétrel de Barau

L’histoire raconte qu’il y a bien longtemps deux habitants des hauts sont allés pêcher en mer dans l’espoir de rapporter du poisson pour leurs familles. Après une journée entière sans prise, le plus jeune d’entre eux attrapa une créature étrange et laide au bout de sa ligne. Soudain, un énorme monstre sorti des flots et réclama son petit que le plus jeune avait pris. Le plus vieux lui demanda d’obéir mais le plus jeune fit la sourde oreille et rentra à la maison où il comptait montrer sa prise au village et l’offrir à sa fiancée. Il lança son harpon vers le monstre et couru chez lui. Soudain la mer se mit à monter, monter emportant tout sur son passage. Le jeune monta en haut d’un fromager avec sa fiancée pour se mettre hors d’atteinte des flots mais avant même de l’atteindre, il se retrouva changé en pétrel. Le monstre pu reprendre son petit et se retira avec la mer qui repris sa place. Quant au jeune et sa fiancée, ils ne retrouvèrent pas leur forme humaine et en furent tout attristés. Le village dans les hauts a retrouvé sa quiétude, mais on entend parfois au loin la complainte d’un pétrel qui n’est autre que le jeune pêcheur qui regrette son orgueil.