La fin de l’esclavage

1998
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1848 est l’année de l’abolition de l’esclavage en France et à la Réunion. Cette date est importante pour l’ensemble des habitant de l’île parce que c’est l’esclavage puis l’engagement qui ont construit la multiplicité ethnique de l’île. On fête le cent-cinquantenaire de cet événement le 20 décembre 1998 mais déjà beaucoup s’y préparent. Je vous propose de faire de même avec le site ouvert de la célébration du « 20 desamb », (20desamb.com est aujourd’hui hors ligne et archivé) ouvert à tous les amoureux de la liberté.

Jour férié depuis 14 ans

Le 20 décembre ne fait pas partie des traditions ancestrales de la Réunion. Il a été fêté la première fois en 1984 dans la commune de Sainte-Marie. Juste l’année suivante, les autorités de l’île ont décrété que ce jour serait jour férié. De simple fêt’ caf, le 20 désamb est devenu la fête nationale réunionnaise, avec pétards et bals populaires; non pas que le 14 juillet soit oublié sur cette île française, c’est juste que le 20 désamb, à la Réunion, c’est l’été !

Une exposition

Le Musée Léon Dierx de Saint-Denis a ouvert une exposition sur l’esclavage à la Réunion et dans l’Océan Indien. Cette exposition est visible du 14 novembre 1998 au 25 avril 1999. Elle est aussi expliquée dans ce site web réalisé avec l'aide du conseil général. L'exposition se divide en six parties présentant une période historique ou un angle d'étude de l'esclavage.

Page d'accueil du site 20desamb en 1998

• Contexte historique et géographique
  Retour sur la mise en place et le développement de l'esclavage qui a commencé à la Réunion, dès le début du XVIIIe siècle sur la route du café et des épices. L’interdiction de la traite des Noirs en 1817 intervient alors que la culture de la canne à sucre renforce une société esclavagiste.
• Provenances et apparences, les marques de la servitude
  Où l'on découvre les origines géographiques et ethniques des esclaves et leur status et marques distinctives dans la société d'alors. L'esclave est une force de travail, une source de revenus que l’on peut transmettre, vendre, louer, gager. Le recensements des esclaves lentionne les prénoms uniquement ou un surnoum et tient lieu d'inventaire patrionial du propriétaire.
• L’esclave, un objet de droit
  Le statut des esclaves est défini par la loi et la réglementation se précise au XIXe siècle, le fameux code noir. En tentant d'insinuer une dose d'humanité dans la pratique de l'esclavage, ces règles reconnaissent de fait le statut servile des esclaves et leur soumission au maître ce qui agrave parfois l'injustice.
• Sous le regard de la société coloniale
  Regard sur la société coloniale sous le regard des colons, des voyageurs et des artistes de l'époque le maintien de l’esclavage est souvent reconnu comme une nécessité économique. Mais le regard des m`>itres sur leurs esclaves est très différent d'une exploitation à l'autre, du signe de prospérité à une source d’une inquiétudes.
• L’esclave, entre abolitionnistes et anti-abolitionnistes
  Depuis la première abolition de l’esclavage en 1794, les débats de contemporains de cette époque oppose, parfois violement, les abolitionnistes aux partisants du status quo. Ces débats ont lieu en Europe mais aussi à la Réunion.
• De l’esclave à l’engagé : une autre réalité, un autre regard ?
  L’abolition définitive de 1848 oblige la société coloniale à recourir à l’engagisme que je détail dans un article dédié. La société évolue et un asservissement remplace l'autre.

D'autres souvenirs historiques

Le site raconte aussi comment, en dehors de ce jour férié du 20 décembre, des écoliers sont allés visiter le musée de Villèle, sur l'ancien domaine Desbassyns, riche famille propriétaire possédant de nombreux esclaves. Une visite pour le 150 ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage.

Le point de repère le plus réputé du site est la chapelle pointue, témoignage de l'èvengélisation forcée des esclaves. On y visite aussi la maison des maîtres montrant la réussite économique de cette famille et son oppulance. Mais on y visite aussi les installations nécessaires à la vie de 400 esclaves sur ces mêmes terres : Des cases, dont la maison des célibataires, une cuisine, un hôpital. L'hôpital peut être témoigner que ces propriétaires avait le soucis de la bonne santé de leur esclaves mais en fait les élèves nous rappellent que le code noir obligeait les propriétaires de plus de 30 esclaves à avoir un hôpital, une obligation que les propriétaires suivaient volontiers s'ils tennaient à leurs investissements.

En résumé, le site 20desamb.com célèbre le centcinquantenaire de la fin de l’esclavage à la Réunion en présentant des expos, des visites scolaires et même un colloque. Mais le reste de la population célèbrera aussi la fêt caf du 20 décembre 1998 mais ce sera peut-être juste en faisant la fête.

Chronologie de l'abolition de l'esclavage dans le monde

• 1793 : (23 août) St Domingue (Haïti), par Sonthonax, commissaires de la République.
• 1794 : Décret d’abolition de l’esclavage du 16 pluviôse an II (2 février 1794) voté par la Convention étendant l’abolition aux autres colonies françaises.
• 1802 : Rétablissement de la traite et de l’esclavage conformément à la législation antérieure à 1789, par Napoléon Bonaparte.
• 1815 : Décision d’abolition de la traite par les puissances européennes au congrès de Vienne.
• 1822 : Abolition à Santo Domingo
• 1823 : Chili
• 1826 : Bolivie
• 1829 : Mexique
• 1833 – 1838 : Colonies britanniques des West Indies (îles des Caraïbes orientales, Jamaïque, Trinidad, Honduras et Guyane britannique) et de l’île Maurice (ex. Ile de France).
• 1846 – 1848 : Colonies des îles Vierges danoises (Sainte – Croix, Saint – Jean, Saint – Thomas).
• 1847 : Saint – Barthélémy (Suède).
• 1848 : Colonies françaises (Guadeloupe, Martinique, partie française de Saint – Martin, Guyane et île de la Réunion).
• 1851 : Colombie
• 1853 : Argentine
• 1854 : Venezuela
• 1855 : Pérou
• 1863 : colonies néerlandaises des Caraïbes (Curaçao, Bonaire, Aruba, Saba, Saint – Eustache, partie hollandaise de Saint – Martin, Guyane hollandaise) et Insulinde.
• 1863 – 1865 : Etats Unis (Sud, puis toute l’ Union).
• 1873 : Puerto Rico
• 1876 : Turquie
• 1885 : Conférence de Berlin et mesures contre l’esclavage
• 1886 : Cuba
• 1888 : dernières mesures d’abolition au Brésil (premières mesures en 1856 et 1871).
• 1890 : Deuxième Conférence de l’esclavage en Afrique.
• 1926 : Convention internationale sur l’esclavage
• 1948 : article 4 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme, confirmée par la convention de 1956.
• 1984: la municipalité de Sainte-Marie ( Réunion ) fête le 20 décembre en proclamant ce jour chomé.
• 1985: le 20 décembre devient officielement un jour férie à La Réunion.