2006, l’année du Chikungunya

2006
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Je n’ai pas l’intention de vous faire un article médiatique sur une épidémie à la mode, mais j’espère que les liens que je vais vous donner vous permettront d’y voir plus clair. Ce que je vais essayer de vous exposer c’est ma vision médiatique et singulière de ces évènements.

Le 3 janvier dernier, je reçois un mail de Youssouf, blogueur réunionnais qui vit en métropole. Il me parle de cette maladie que je ne connais pas et ajoute qu’elle se développe très vite à la Réunion sans que les pouvoirs publics ne s’en occupent. Il a ouvert une page sur wikipedia afin de recenser les personnes touchées. Pour commencer à comprendre, je me renseigne sur ce même wikipedia.

Le 8 janvier, Jean-Hugues MAUSY ouvre le site chikungunya.net et propose aux réunionnais des d’informations sur la maladie et un forum pour discuter sur le sujet. On y parle de la maladie, des querelles sur les chiffres, de voyages à la Réunion, de propreté. Le forum est de plus en plus fréquenté.

Le chikungunya, est une maladie infectieuse tropicale, provoquée par un alpha-virus transmis par des moustiques du genre Aedes. Le nom chikungunya est originaire de Tanzanie où il a été isolé pour la première fois en 1953. Il veut dire en « homme courbé » swahili. La maladie se déclare généralement par une très forte fièvre suivie de courbatures douloureuses aux articulations, de troubles ORL ou d’un érythème. Les douleurs articulaires peuvent persister ou réapparaître pendant plusieurs mois. Le corps du malade est très faible qui devient à ce moment très vulnérable à d’autres maladies.

Ce n’est pas réjouissant, La Grande Comore est touchée par l’épidémie en janvier 2005 (virus détecté en juillet 2004). La réunion semble être touchée depuis février 2005 mais au moment ou m’écrit Youssouf, il y a plus de 6000 personnes touchées et des centaines de nouveaux cas par semaine. C’est une véritable épidémie. Il y a une polémique sur le dénombrement des personnes infectées. L’Institut de veille sanitaire affirme avoir une estimation fiable du nombre de cas mais beaucoup racontent que les médecins n’envoient pas leur déclaration à l’institut (voir article de clicanoo : Une pétition dénonce les chiffres de la DRASS). Mais l’épidémie est là, à mi-janvier 2006, on atteint officiellement 10 000 cas. Les politiques prennent des mesures et les médias nationaux font le point régulièrement.

Témoignages recommandait en mai 2005 l’« élimination de toutes les eaux stagnantes autour des maisons qui servent aux moustiques pour se multiplier : soucoupes, pots de fleurs, récipients divers (boîtes de conserves, pneus, détritus) ». Les consignes sont à nouveau rappelées par les médias mais les conditions climatiques actuelles sont favorables à la prolifération du moustique vecteur comme le rappelle l’institut de veille sanitaire dans un de ses nombreux rapports.

Le Docteur Christian Lassalle tente de faire le point sur le sujet sur le site de l’Union Régionale des Médecins Libéraux de la Réunion et l’institut de veille sanitaire met à jour un dossier Chikungunya.

Quand à la page wikipedia ouverte par Youssouf devient un article bien fourni et souvent mis à jour sur le sujet. Je vous invite à consulter pour des informations sur cette épidémie.

Le nombre d’arrêts de travail suite à cette maladie est phénoménale et l’activité économique a ralenti notoirement depuis fin décembre. À la fin des vacances d’été, les collèges et lycées ont ouvert leurs portes avec une semaine de retard pour permettre un démoustiquage des établissements. Un enfant de 10 ans a été la première personne à succomber directement du virus le 13 janvier dernier. Souhaitons que la vigilance de tous et que la clémence de la météo fasse de cette victime la dernière victime du chikungunya.



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