L'esclavage à la Réunion

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La première main d'œuvre

Au début de la colonisation, l'administration de l'île est confiée à la Compagnie Françaises des Indes. Les premiers colons français sont installés sur l'île vers 1665 avec Étienne Regnault pour gouverneur. Ils sont accompagnés d'une main-d'œuvre malgache qui, comme dans la grande île, a le statut de «serviteurs». L'île compte alors 35 habitants.

La relative courtoisie entre tous les premiers colons de Bourbon et leurs "compagnons" de couleur, - allant jusqu'à des mariages interraciaux-, commence à changer vers le milieu du XVIIIème siècle. Le Code Noir apparaît aux Mascareignes en 1723 et le noir qui était serviteur devient esclave.

Le monopole de la Compagnie des Indes

En 1715, la Compagnie Françaises des Indes décide de lancer la culture du café sur l'île avec de nouveaux colons et des esclaves. La Compagnie des Indes avait le monopole de tout commerce entre la France et l'Océean Indien. La traite des esclaves faisait parti de ce monopole et au fur et à mesure du peuplement de l'île, le commerce des êtres humains se developpa. Les esclaves vendus à la Réunion était originaires de l'ouest de l'Afrique, de Madagascar et du sud de l'Inde.

Le commerce à grande échelle

En 1725 la traite des esclaves devient libre moyennant le paiement d'un droit. Dès lors, le commerce des esclaves va se développer. De nombreuses expéditions de traite sont mises en place entre la Réunion et Les ports indiens, malgaches et de l'ouest de l'Afrique d'où viennent les Cafres. En 1768 on recence à l'île Bourbon 45.000 esclaves et 26.284 habitants libres.

gravure représentant Le marché aux esclaves à Zanzibar. par Bayard, Emile. (Musée historique de Villèle)
Le marché aux esclaves à Zanzibar selon le texte. Nombre de Cafres de la Réunion sont descendants d'esclaves venant de ce port.
gravure de Bayard, Emile. doc: Musée historique de Villèle

La traite continue malgré la révolution

Jusqu'en à la révolution, la traite continue et des dixaines de milliers d'esclaves arrivent ainsi sur l'île. Le « code noir » est sensé régenter la traite et l'entretien des esclaves mais on y fait peu référence. Les esclaves ont des conditions de vie déplorables bien que différentes d'une exploitation à l'autre. Quelques uns s'enfuient, Ils sont alors chassés et tués. S'ils s'en sortent ils deviennent esclaves marrons. A la révolution, le gouvernement de la France tente d'abolir l'esclavage mais l'Assemblée Coloniale refuse de l'appliquer.

En 1810, les Britaniques mettent la main sur la Réunion et interdisent la traite. Les français récupèrent l'île en 1815 mais un traité signé en 1816 interdit aussi la traite des esclaves en France aussi. Malgré cela, la traite continue de manière clandestine.

L'abolition

Il faudra attendre 1848 pour que officiellement, l'esclavage soit interdit à la Réunion mette fin à cette pratique inhumaine (voir abolition de l'esclavage). Le système qui suivit, l'engagement (ou engagisme), n'était guère plus respectueux des personnes mais ne transformait pas les êtres humains en objets.